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Poème – Noël

Un clocher dans la brume, une lumière rousse
Allume doucement la mer des toits blanchis.
De la neige en flocons, comme une froide mousse
Écume de la terre, ornent ce jour béni.

Sereines sont ces rues, d’ordinaire envahies
Par les foules assoiffées de fête et de beauté,
Le marché aux chalets reste vide et glacé,
Pas un chat, pas un bruit, voilà finie la nuit.

Qui se soucie du paysage à la fenêtre ?
Alors qu’à l’intérieur de toutes ces maisons
C’est Noël qu’on célèbre au milieu des chansons
Heureux en famille, c’est le moment de l’être.

Ce matin sonne l’heure du moment des cadeaux
Oui, le petit Jésus est né dans son berceau.

Benoît Cherel, Noël 2008.

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Poème – Au Boulot

Quand la brume se lève et le soleil aussi
Le travailleur émerge il se tire du lit
Les yeux dans le brouillard le regard incertain
Les pieds trébuchent et butent contre un sombre obstacle
Ah c’est pas mon matin il braille et il renâcle
La chambre est dans le noir il grommelle un putain
Venu des profondeurs avant d’aller pisser
Ce moment est crucial en agitant le pied
La douleur se calme le jet métaphysique
Tout de suite suivi d’un peu de gymnastique
Réveillent bien le corps décrassage intérieur
Avant de passer sous la douche salvatrice
Bouillante ou bien glaciale pluie libératrice
Le lavage au matin c’est vraiment le meilleur
La température c’est au choix de chacun
L’important c’est vraiment de se sentir bien
Un coup de serviette pour masser le dos
Deux coups de peigne contre les mèches rebelles
Trois coups de brosse à dents pour rendre les dents belles
Frottage en règle dans tous les sens et roglo
Chtou dans le lavabo hum souffle dans la main
Reniflage de l’haleine en salle de bain
Il est l’heure allez hop d’enfiler quelques fringues
Avant de filer zou en fonçant comme un dingue
Pas le temps de manger le travail n’attend pas
Ah si allez tant pis on travaille mieux
Avec l’estomac plein d’un bon pain mielleux
Enrichi d’un café onctueux fort et noir
Qui donne un coup de fouet une pique d’espoir
Un petit peu au moins de sa belle énergie
Qui donne le matin l’envie de voir la vie
De sourire un peu plus d’oublier ses bobos
Qu’on a mal au pied droit qu’il ne fait pas très beau
Le petit déjeuner l’ayant ragaillardi
Casquette sur le chef notre ami travailleur
S’en va d’un pas joyeux parce qu’on est lundi
Premier jour d’une semaine de labeur
Dans la rue les voitures les pare-chocs collés
Grognent et klaxonnent fort comme des musiciens
Essayant d’accorder le ton de leur engin
Au visage le sourire et en l’air le nez
Les yeux dans les nuages les cheveux aux vents
La ville est un courant d’air où file le temps
Il est l’heure il est tard zwip chacun se faufile
Ce sont tous des chauffards et ils sont au moins mille
Mais quand y faut y faut quelques esquives après
Le survivant regagne un havre de labeur
C’est alors que commence la danse acharnée
Des bonjours enchaînés sur le ton le meilleur
Il faut cacher la voix pâteuse et endormie
Typique du matin embrumée par la nuit
Tout le monde parle personne ne dit rien
Le rituel est fait au travail galériens
La routine patine engendre la migraine
On croit se réveiller mais on reste à la traîne
Courage les enfants le travailleur s’ébroue
À la tâche il se voue son pauvre cerveau boue
Mais quand dix heures viennent à la pause café
Collègues réunis pour boire et grignoter
Le regard dynamique ils plaisantent gaiement
Connaissez-vous l’histoire d’un fou qui repeint
Avec soin le plafond de son appartement
Debout sur son échelle et un autre fou vient
Une blague éculée et tout le monde rit
Il est temps de cesser le jour n’est pas fini
Bonjour messieurs-dames que puis-je pour vous
On reprend le train-train on reste au garde-à-vous
Glou voilà que midi n’est vraiment plus à l’heure
Les premiers gargouillis sont un avertisseur
Un petit bruit qui chante au fond de l’estomac
Le temps se ralentit c’est comme au cinéma
Quand le méchant s’énerve et le gentil aussi
À ce rythme on aura une journée sans fin
Le travailleur se sent comme un pauvre maudit
Un de ces malheureux contés par les Antiques
Qui pousse des cailloux qui tombent dans un trou
Ou qui se voit narguer par des mets à son goût
Le supplice infini n’est pas systématique
Les dernières minutes sont parfois bien longues
Pourtant fatalement résonnera le gong
Qui marquera la fin de cette matinée
Et lui donnera les clefs de la liberté


Benoît Cherel, 2008.

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Boogeyman !

Tiens, il m’est arrivé un truc rigolo aujourd’hui. J’étais en plein milieu d’une description que j’espère avoir été dynamique et vivante, j’essayais de décrire la laideur de Nosferatu le sinistre vampire et un mot m’est instinctivement venu à l’esprit. Bon, d’habitude, il y a pas mal de mots qui me viennent à l’esprit, je n’ai plsu qu’à choisir, c’est plutôt pratique. Enfin, même s’il y a aussi certaines situations où les mots me manquent – bizarrement c’est sur ces coups-là où il valait mieux avoir le choix, mais bon, on ne fait pas toujours ce qu’on veut dans la vie… des fois, à l’inverse, on aurait mieux fait de se taire… Bon, bref, là le mot me vient et, pas le choix, il vient seul, du coup pas trop de dilemne, je l’emploie.
Sauf que, bizarrement, et c’est là où je voulais en venir, le mot en question n’est pas un mot français. Non pas que je parle systématiquement un français irréprochable – loin de là, je suis le premier à me blâmer pour quelques expressions un peu trop colorées dont je me passerais volontiers et qui, non seulement sont souvent au-delà de la plus triviale courtoisie, mais généralement aussi grammaticalement bancales, voire carrément foncièrement incorrectes – mais cette fois, il ne s’agissait pas d’une faute de goût ou de grammaire mais tout simplement que le mot en question venait d’une autre langue. Plus précisément, l’anglais. C’est un peu la seule langue qui avait la moindre chance de jaillir instinctivement des tréfonds de mon esprit embrumé à la mémoire vive d’un poisson rouge parkinsonien.
Mais, allez-vous me demander avec insistance et curiosité, quel était donc ce fameux mot, mon cher et merveilleux Benoît ?… oui, bon, vous n’ajouterez pas forcément des qualificatifs flatteurs à mon prénom, mais après tout, ça valait le coup d’essayer, non ? Bref, cher et merveilleux ou pas, j’usais du mot, finalement pas si banal, de boogyman. D’ailleurs, je vais de ce pas vérifier l’orthographe et la signification exactes de ce terme anglais parce qu’il me revient comme ça, pouf, en mémoire, mais juste au niveau du son et de l’idée, rien de très concret.

Definition

bogey, boogeyman
 [Show phonetics]
noun [C] 
something feared, esp. when the fear is not based on reason 
Too many economists are scared by the bogey of inflation, he says.
(from Cambridge Dictionary of American English)

Bon, voilà de quoi éclairer notre obscure lanterne de la connaissance, pour ceux qui l’ignoraient, donc, le boogeyman (avec un "e", my mistake), est "quelque chose d’effrayant, particulièrement quand la peur n’est pas basée sur la raison. Merci au Dictionnaire de l’anglais américain Cambridge, même si on doit pouvoir trouver le mot ailleurs, évidemment.
Bref, bref, bref… pourquoi diable faire tout un foin avec ce fameux boogeyman, alors donc ? Hé bien tout simplement parce que la chose m’est venue d’instinct. Moi je trouve ça particulièrement notable – suffisamment, en tout cas, pour vous raconter l’anecdote ici même , assaisonnée de mon blabla habituel. Alors, qu’est-ce qu’il y a de si formidable à dire à haute voix, d’instinct, un mot dans une langue étrangère ? Hé bien d’abord, le simple fait d’avoir pensé à l’anglais avant le français. Pour être honnête, ça va même un peu plus loin puisque même après avoir réalisé que je venais de passer d’une langue à l’autre, quand j’ai essayé de corriger le tir, je me suis retrouvé dans l’incapacité momentannée – mais prolongée – de ne pas trouver d’équivalent en français. Alors que, bon, j’aime me le répéter, mais le français, c’est quand même ma langue de base, et je m’y connais plutôt pas trop mal dedans. Enfin, je trouve. Mais bon, je trouve que je suis assez génial et très très beau, des fois je m’exagère un tout petit peu aussi, allez savoir…
Donc si vous m’avez suivi jusque là, la conséquence vous saute maintenant aux yeux : Benoît se met à penser en anglais, pire, à parler en anglais ! Halala, où va le monde, mon brave monsieur ? Hé oui, de mon temps, si vous saviez, halala, tout ça c’est à cause de leurs satanées bombes, il nous trafiquent le climat, c’est moi qui vous l’dit… Bof. Moi je trouve ça plutôt chouette, en fait. Mon papa, il pense souvent en anglais, ça nous faisait beaucoup rire mes frères et moi quand on était petits. Il nous racontait des histoires de science-fiction pour nous endormir, qu’il traduisait directement – et sans doute assez librement – des bouquins qui lisait ; la SF étant un genre littéraire hautement dominé par les anglo-saxons et mon père ayant la chance de savoir lire aussi bien en anglais qu’en français, il en profite pour lire ses romans et nouvelles directement dans la langue de Shakespeare. Et en nous racontant ces fameuses histoires – dont certaines sont d’ailleurs encore totalement inédites en français, c’est-y pas tristes, ma brave dame ? Hé oui ça c’est la crise, et le pétrole qui flambe en Irak et tout ça, si vous saviez les magouilles, halala, tous les mêmes, moi j’vous dis… – hé bien en nous racontant ces histoires, papa faisait souvent des lapsus et nous sortait un mot en anglais ou milieu de sa passionnante narration. Des fois, il avait même, justement, toutes les difficultés du monde à retrouver derrière un équivalent français. Bref, je me mets à radoter comme mon père, vous allez me dire… bah, si ça signifie que je me mets à comprendre l’anglais suffisamment bien pour être capable de l’utiliser instinctivement, moi je trouve ça plutôt sympathique.
Bon, deux ou trois minutes après avoir bloqué sur boogeyman, j’ai fini par me souvenir que je voulais parler, en fait, de croquemitaine (vous savez, le bonhomme ignoble qui terrifie les enfants qui ne veulent pas aller dormir ?) et là j’aurais été français pur jus, ça auraité été plus classe. Croquemitaine parce qu’il est vilain, il croque les mitaines, c’est à dire les gants en laine qui ont des trous au bout des doigts, là… du coup il doit croquer quelques doigts aussi, et ça fait peur, quoi. Mais si j’avais trouvé mon joli mot français tout de suite… on n’aurait pas pu se retrouver au fil de ces quelques lignes de blabla complètement inutile… et ça aurait été dommage !

Non ?

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Poème – L’Orage

Inspirez et soufflez, forces vives du vent,
Déchirez et griffez, véritable ouragan,
Caressez doucement mon visage, mes lèvres
Comme un vieux souvenir ou comme dans un rêve
Amer et doucereux.

Agité par un trouble, une angoisse profonde,
Tapis dans les ombres d’une vie d’étroitesse
Assoiffé de grandeur ou bien de petitesse
Je laisse passer l’air qui ravage et qui gronde
Amer et doucereux.

La tornade se tord comme un corps de douleur
Elle ondule et elle crie dans l’écho de ses pleurs

Entre l’envie de vivre et celle de survivre
Mon visage est sec, long, triste, partagé
Par le spectacle du vaste monde enchanté
Entre peur et sourire, en bouche un goût de cuivre
Amer et doucereux.

Au milieu d’un songe debout comme un moulin
À vents, bras écartés pour élargir mon corps
Qui moulinent et qui chantent la nature en décor
Paysage penché au profil aquilin,
Amer et doucereux.

La tornade se tord comme un corps de douleur
Elle ondule et elle crie dans l’écho de ses pleurs

Cueillir
Çà et là
Encore plus
De vie et de vent
Pour mieux partager
L’instant
Où le temps se fige,
Où l’Histoire me traverse,
Où la terre se mêle à l’air
Quand l’eau ne connaît plus le repos,
Emportée par un courant plus fort que le sien
Amer et doucereux.

La joie n’en est que plus belle
Quand elle ne vient pas seule
Je danse sous les nuages
Menaçants de l’orage


Benoît Cherel, 2008.

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Lost et les séries « modernes »

C’est rigolo quand même ces oppositions très fortes au sujet de la série Lost
Quand on me dit "j’aime pas parce que ça avance pas", ça m’évoque le souvenir des dizaines de séries des années 70-80… K-2000, L’Agence Tout-Risques, Amicalement vôtre… toute une époque où le but d’une série n’était absolument pas de raconter une histoire au fil de la saison mais une histoire dans un épisode.
Alors bon, je suis d’accord sur le fait que les séries "modernes", qui ont une histoire globale qui avance en plus de la petite histoire de l’épisode, c’est très chouette… mais pourquoi est-ce que ça devrait toujours être comme ça ?
En quoi est-ce vraiment gênant que Lost ne donne pas de réponses aux questions qu’elle pose ? que son intrigue générale ne progresse pas forcément dans chaque épisode ?
Moi ce qui me plaît dans une série télé, c’est d’avoir un suivi et un approfondissement des personnages. Contrairement au cinéma, les séries peuvent s’attarder à nous montrer des détails, plus en longueur, à nous dévoiler des émotions très progressivement. Tout cela créé un attachement aux personnages et l’un des plaisirs de la série, c’est de retrouver des personnages familiers. Qu’ils fassent des choses nouvelles ou répétitives est finalement annexe tant que le plaisir des retrouvailles est intact.
Quand il y a du neuf, quand l’intrigue globale de la série évolue, c’est un grand risque qui est pris par le scénariste. Parce que le téléspectateur s’est attaché à un personnage bien précis. Si celui-ci change d’une manière qui le rend moins attachant, il perd la sympathie du téléspectateur, qui verra son opinion concernant la série décliner. D’un autre côté, si le changement est réussi, il ajoute une nouvelle dimension au personnage, une épaisseur qui le rendra finalement encore plus attachant. Chaque évolution est donc une forme de quitte ou double. Et de nos jours, ce quitte ou double est devenu pratiquement incontournable, et Lost nous le démontre : si une série reste sur ses positions, si elle ne fait pas avancer les choses concernant les personnages et l’intrigue, le téléspectateur se lasse. Aller de l’avant devient donc une obligation, puisque l’intérêt pour les séries s’est déplacé. Le personnage n’est plus au centre de la série, c’est la trame générale qui l’est. S’il ne se passe rien qui fasse avancer les choses, la série décline. S’il se passe des choses qui ne plaisent pas au téléspectateur, la série décline.
Pas étonnant que les scénaristes râlent… ils ont une sacrée responsabilité !

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Poème – La Neige

Neige séculaire, flocon blanc aux rebonds
Virevoltants se pose sur les géraniums
Tel le légendaire bromure de sodium,
Infectant le poumon d’un pauvre moribond.

Mais ce blanc palpite d’une force énergique,
Une essence de vie répandue sur les terres
Par un paysagiste céleste et épique
De la Biélorussie dans son grand froid austère

Jusqu’à Karnak celtique aux antiques menhirs
Où la mer et la pierre se calfeutrent sans violence
Sous la couette en duvet que le blanc vient garnir

C’est l’hiver sous le ciel parsemé de silence
C’est le temps du repos, de la sagesse ancienne
Le moment du soupir de la tragédienne.

_____
À maman.

Benoît Cherel, Noël 2007.

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Poème – Le Train

Tout au fond du wagon, dans mon compartiment,
La sueur sur le front, je regarde ces gens,
Compagnons d’infortune, voyageurs surchauffés
Ces quelques passagers, ces amis passagés.

La lectrice assoupie aux jambes fuselées
Laisse glisser doucement ses pages de roman
Au rythme de ses rêves l’histoire s’échappée
Au rythme monotone des rails du train filant.

L’étudiante en vacances, mélomane à ses heures,
Hypnotisée par le son de son baladeur.
La maman et son fils qui parlent cinéma
Lisent des magazines depuis z jusqu’à a.

Et nous tous enfermés dans cette boîte en fer
Nous parlons et rions pour tromper les ardeurs
Du temps qui ralentit, de l’enfer de chaleur.
_______
Benoît Cherel, 2007.

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Poème – Mariage

À Marthe & Arnaud
 
L’union de deux âmes
Un mari et sa femme
Le couple est la lumière
Qui dans l’obscurité
Guide deux êtres chers
Dévoile un grand secret.
Il n’y a pas de mort,
Haine, peine, colère,
Princesse et Jedi fier,
Mais il y a l’amor,
Amour en code morse,
Mystère de la Force.
_______
Benoît Cherel, 2007.

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Poème – Champ de bataille

Le fruit de la vie s’enferre
Au cœur d’un ennemi sincère
Au regard dur, au regard torve
Le visage verdâtre et blême
De rage il brandit son emblème
La bave aux lèvres, au nez la morve,
Il se rue au milieu des traits,
Fondant droit, jamais de retrait,
Levant ses armes empourprées
Il épuise la vie, le jour
Il attend la victoire rangée,
La paix tombée sur les labours.
Dans la nuit des ombres rôdent
Frôlant le sol, cherchant les corps
Hurlant aux étoiles en maraude
Privée de matière, maudites
Par cette défaite record
Aux odes à jamais interdites.
Benoît, 2007.

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